
Photo par Geo.fr (Polynésie – Bora-Bora.)

Photo par Geo.fr (Polynésie – Bora-Bora.)

Tu marchais avec un voile devant les yeux.
Tes blessures t’aveuglaient. Te retenaient. T’affaiblissaient.
Ralentissaient ta marche.
Regarde loin devant toi. Au-delà du voile. Vois devant. Très haut.
Allongée dans l’herbe, je regarde le soleil, et ne vois que toi.
Tu emplis l’Univers tout entier. C’est là que je te reconnais. C’est là que je sais qui tu es. Où tu es.
Au centre de mon cœur.
Je marchais avec un voile devant les yeux.
Mes blessures étaient les tiennes.
Elles me terrassaient.
M’ont mise à terre.
Un moment.
Puis je me suis relevée,
Afin que tu te relèves.
Que tu marches avec moi. Ensemble.
De loin en loin j’expirai.
De loin en loin je changeais.
De loin en loin j’aimais.
De loin en loin, j’essayais de m’aimer.
De loin en loin, j’essayais de ne pas me décevoir.
Ne jamais abandonner.
Ne jamais tricher.
Ne jamais flancher.
Ne jamais mentir. Ne jamais se mentir.
De loin en loin, j’allais revivre…
Le voile se lève…Là où la peine s’achève…
Là où chaque mot est un baume, une crème, un remède magique…
Là où la musique chante dans le cœur, là où les oiseaux pépient, en joie éternelle…
Là où le cœur s’ouvre, puissant, aimant, la beauté suprême…
Alors, les blessures se ferment, lentement, dans l’envol de l’âme, loin de sa nuit.
Les blessures n’appellent plus, ne dirigent plus, ne t’écrasent plus.
Elles deviennent de formidables piliers, d’admirables occasion de renaître, de t’accomplir. De m’accomplir.
De mourir au passé.
Pour nous envoler de nouveau, dans la ronde étoilée et sacrée de la vie renouvelée.
Valérie Mautin.
Photo par DEV1N.

La souffrance passe, comme sur une autoroute.

Un jour l’angoisse t’empoisonne,

Photo par Neeeer.
J’entends que la souffrance n’existe pas,
J’entends que la peur n’existe pas,
J’entends que la peine est inutile,
J’entends que l’esprit se joue de moi
Qu’il glisse comme une anguille, futile.

PHOTO par DAVY-FILTH.
Laisser les mots venir…
Des mots qui apprennent, des mots qui donnent, des mots qui transforment, des mots forts.
Des mots gratuits, des mots d’envie, des mots d’une nuit.
D’un été, d’un hiver, fortuits.
Des mots d’emblée, vers toi, de moi, vers ton cœur, du mien.
Des mots de paix, de joie, d’innocence.
Des mots qui enflent avec le vent.
Des mots de silence, en musique.
Des mots qui te font monter, qui transcendent, qui te joignent à ton enfant intérieur.
Qui pleure, souvent.
Inconsolable.
Abandonné.
Fatigué.
Prends-le dans tes bras, souris-lui, donne lui tes mots.
Des mots d’enfance, des mots qui encensent, qui volent et qui fuient.
Aussi.
Des mots mouillés comme des larmes, qui abolissent l’attaque.
Qui la rendent inerte, incapable, anéantie.
Inoffensive.
Des mots qui guérissent.
Des mots qui emplissent.
Des mots qui assouvissent.
Des mots qui transgressent,
Des mots qui traversent,
Te traversent,
T’ensorcellent…
Des mots qui oublient, qui valsent, qui dansent…
Qui oublient le corps, qui oublient le passé, qui oublient la douleur.
Des mots qui surgissent.
Tu écoutes, tu entends, tu comprends.
Et tu guéris.
Valérie Mautin
09/01/2018
Une petite âme qui se réveille,
Elle est belle, elle est joie et merveille,
Je la vois, je l’enlace, tellement elle pleure,
Parfois j’en meurs…
Elle est si triste, souvent je la relève,
Elle s’émerveille, puis replonge, trop sombre,
Mais toujours elle croit en la lumière
S’offrant doucement, hors des ténèbres
Pour mieux sortir de l’ombre.
Elle se régénère.
Je la regarde, la soutiens et l’encourage,
Si elle veut m’entendre, sortir de sa rage,
Elle trouvera l’amour et la gloire,
A jamais dans son âme,
Quand elle choisit, languis pour l’amour,
Elle le trouve, entier, saveur de toujours,
Qu’elle aime, qu’elle vive, qu’elle ravive,
Le feu de l’espoir, en elle, profonde eau vive,
Et futile, inutile, la guerre contre l’esquive,
Je l’aiderai toujours à sortir de la dérive.
Pourvu qu’elle croit.
Valérie Mautin
Photo par Rose Weston
Le laisses-tu, cet espace de liberté qui écoute sans jugement ce que peut penser l’autre ?
Le laisses-tu, cet espace de silence, où l’autre peut s’exprimer sans avoir à te « perdre » ?
Le laisses-tu cet espace, pour toi-même, te laissant le temps d’ingérer, d’ingurgiter, d’avaler, bref, d’accepter ?
Le laisses-tu cet espace de vie, qui permet à l’autre de savoir où il en est, ce qu’il veut vraiment, QUI IL EST vraiment ?
Il faut du temps, et beaucoup d’espace….
Le laisses-tu vraiment ÊTRE, sans l’abandonner, sans le juger, sans le « trahir » ?
Car si tu ne le laisses pas, bien évidemment tu ne l’auras jamais toi-même.
Donner et recevoir ne font qu’un.
Valérie Mautin.
Photo par ABSENTII.
Lorsqu’une blessure est réveillée, on ne devrait pas aller sonner à la porte de la personne qui a réveillé cette blessure pour lui en rejeter la faute sur le dos.
C’est comme cela que l’on devient un meurtrier.
« L’observance » de mon frère ou de ma sœur, commence là.
Ce n’est pas simplement observer.
Voir l’Universel, la sainteté en chacun, c’est sortir assurément de cette illusion qui est la projection de nos blessures.
Pourquoi suis-je blessé ?
Pourquoi cela fait-il si mal ?
Et je comprends tout de suite que la Maison de L’illusion me rattrape, celle à l’intérieur de laquelle on croit aux abandons et aux jugements.
Pour en sortir, la seule issue, c’est de comprendre que ce que je vois, c’est ma blessure bien à vif, juste devant moi, représentée par mon frère ou ma sœur, afin que je puisse l’enlacer, souffler dessus comme un petit enfant, pour la guérir.
Comprendre que le langage de la peur est totalement distinct et divergeant du langage de l’amour.
Que le visage de l’amour, c’est un visage apaisé, engageant et savoureux, qui réfléchit toute la lumière du monde, au contraire de celui de la peur, défiguré dans ses élans d’aversion et d’attaques, confiné dans un étouffoir, faisant mourir à grands pas un petit soi personnel dans son brasier incandescent.
Valérie Mautin
Le 11 Mai 2017.
Un jour, tu es aimé, tu vibres, la joie au ventre,
Tu ne montres rien de tes carences,
Trop impliqué pour plaire, à être quelqu’un d’autre,
Quelqu’un que tu n’es pas, puisque tu cherches à séduire,
C’est fuir, cacher, seulement donner à induire
Un mensonge, une équivoque, un chasseur d’hôtes,
Qui dit aimer, grandir, et qui finalement se punit,
Pour ne pas avoir été à la hauteur de son soi infini,
Qui ne juge, ni ne trompe, n’exècre ni ne projette,
Toutes ses rancœurs, sa haine et ses mille défaites.
A la longue, c’est une valse fatigante et éreintante,
Dans laquelle tu te meus, inlassable et morfondante,
Où chacune de tes larmes solitaire, obsolète et brûlante,
Te laisse pantois, tout seul avec tes amertumes,
Qui n’ont aucune raison d’être, laisse-les à la Lune,
Ne te mets plus à terre, dans ton aveugle tourment,
Dans lequel tu te meurs, assoiffé, torturé, à la merci du moment,
Sans te rendre compte que tu perds à l’instant la lumière,
Celle qui unique, voluptueuse et savoureuse,
Est une lanterne dans la nuit, entière et majestueuse,
Et qui, luisante et magnifique, te rend ta puissance d’hier,
Pouvoir contempler du fond de ton petit gouffre,
Toute la puissance et l’amour de l’Universel sans esbroufe,
Là où l’unité reprend ses droits de magie,
Là où seule, l’âme agit.
Valérie Mautin.
Le 6 Mai 2017.