Que l’écriture soit petite ou grande, emplie d’une bonne conscience de soi et de ses limites, cela ne change rien à la nécessité du silence en soi.
L’espace dans l’écriture est l’air qui circule entre les lignes et les mots, entre les lettres entre elles, comme le vent dans les arbres.
Plus c’est serré, moins l’air passe. Moins il y a de place pour l’autre dans votre vie.
La feuille de papier est votre jardin, plus vous le remplissez, moins il y a de place pour de nouvelles fleurs ou un air nouveau.
L’espace, c’est du silence en soi. De l’écoute, l’inconscient, une pause.
Ce silence se voit dans l’aération de l’écriture.
Cet espace libre, qui laisse l’immensité entrer.
Même entre les lettres, plus elles sont serrées, plus elles se verrouillent, moins on peut laisser entrer quoique ce soit entre elles.
Ni entre des lignes qui se heurtent.
Ni dans un texte qui paraît étouffer dans sa page.
Ni dans un tracé rigide.
Les trois écritures très différentes que je vous propose sont éloquentes. La première sur votre gauche ne laisse aucune place.
La deuxième au milieu est interrompue jusque dans les mots par l’espace laissé à l’autre, tellement grand qu’il permet de longues pauses avant l’expression d’un mot personnel, le scripteur s’effaçant presque totalement avec la petitesse de l’écriture également.
La dernière sur votre droite, assez rigide, la place circule encore mais de manière raide, stricte, selon un ordre bien établi.
La rigueur ici est tellement forte qu’elle en est normative. Donc elle aura tendance à enfermer.
C’est ainsi que je m’aide du Tarot Feng-Shui pour voir ce qu’il en est de la confirmation de la circulation du Ch’i dans l’écriture.
(Ch’i = souffle qui donne vie à chaque être vivant, eau et vent, équilibre du Yin et du Yang.)
